L'homme de Néanderthal est passé par là ! (Paléolithique moyen entre 150 000 et 35 000 ans avant JC)
Des fouilles ont été entreprises à partir de 1966, et pendant une vingtaine d'années, sur le site du Rottoy, au Nord-Ouest de Dommery.
Citons Jean-Pierre Pénisson, in « Cent ans d'histoire naturelle 1893-1993 » publié par la Société d'Histoire Naturelle des Ardennes
« L'étude scientifique du site du Rottoy à Dommery a pour origine la découverte au printemps de 1966, dans le lit d'un ruisseau temporaire, lieu-dit les Fosses Oyettes, d'un condyle (ndlr. petite
éminence osseuse d'une articulation.) d'Elephas primigenius et quelques éclats de silex. (...) Pendant quatre années, les recherches se limitèrent à quelques ramassages de surface, au printemps
après la fonte des neiges, dans le lit des ruisseaux. (...) L'abondance des outils récoltés sur le site, l'homogénéité de l'industrie, l'origine de la majorité de la matière première, semblent
prouver une occupation longue et continue. (...) Dans ce site du Rottoy, le vallon où nous retrouvons l'industrie est à l'abri du vent. Les nombreuses visites effectuées en toutes saisons nous
ont prouvé depuis 20 ans que cette dépression bénéficiait de nombreux avantages pour une occupation permanente : eau et gibier, sans oublier la protection contre les vents. »
Omoplate de bison
Canine inférieure droite de loup . longueur : 5 cm
Bifaces
Dans « Terres Ardennaises » N°9 Déc.1984, JP Pénisson écrit :
« Il y a 40 000 ans, le site de Dommery était assez semblable à la topographie actuelle. Les ruisseaux étaient plus larges et, en permanence, ils véhiculaient des quantités d'eau plus importantes
dues au climat. Leurs cours étaient à une altitude de plus de trois mètres supérieure à celle d'aujourd'hui. (...) Sous le couvert de la forêt clairsemée, à l'abri, dans un thalweg, le campement
était organisé à proximité du ruisseau sur une terrasse ancienne. » Plus loin, il note « la présence de nombreux os fraîchement cassés, de charbons de bois, d'éclats de débitage et de taille de
silex, de la gaize et du grès qui prouvent la proximité du campement. »
« Ils chassaient ou plus exactement se nourrissaient de chevaux, de cerfs, de bisons, de sangliers et d'autres petits mammifères dont nous n'avons pas encore trouvé les restes, ils cueillaient
des fruits et des plantes et pêchaient dans les ruisseaux.
Des hardes de loups rôdaient autour du campement. Ces nomades néanderthaliens quittèrent un jour le site pour ne plus revenir et pour disparaître au moment de l'extinction de la race. »