Le chanvre a été cultivé dans la région jusqu'à la fin du 19ème siècle, mais détrôné par des produits exotiques, puis synthétiques, il a disparu, victime aussi de sa mauvaise réputation liée à sa consommation comme drogue douce illicite.
Or cette plante, très robuste, possède beaucoup de qualités écologiques : sa culture nécessite peu d'engrais, n'a pas besoin de traitements phytosanitaires (herbicides et pesticides), ni
d'irrigation.
Depuis 1988, la Communauté Européenne subventionne la culture de variétés de chanvre non psychotropes. Le département de l'Aube le produit en grandes quantités, et possède la plus grosse usine de
traitement d'Europe, la Chanvrière de l'Aube à Bar sur Aube
Il a donc été remis à l'honneur notamment pour la rénovation du bâti pans de bois en remplacement du torchis.
Mélangée à de la chaux, la chènevotte, pulpe du chanvre, est utilisée pour le remplissage du pan de bois. Excellent isolant phonique et thermique, il est imputrescible, non comestible par les
rongeurs et les insectes. Cette matière isole aussi sols et planchers.
Les fibres sont utilisées pour fabriquer des laines isolantes qui s'emploient comme la laine de verre ou de roche.
Ce n'est là qu'un bref aperçu des utilisations de cette plante dans le domaine de la construction, mais elle peut servir à fabriquer de la pâte à papier, des textiles, cordages, moquettes, entrer
dans la composition des peintures et vernis, des plastiques notamment dans l'automobile, des cosmétiques et produits pharmaceutiques, être un produit alimentaire à partir de la graine,
etc...
Elle a la faculté d'absorber en quantité importante nitrates et métaux lourds de sols fortement pollués, et permet donc de maintenir dans ces régions une agriculture non destinée à une
consommation humaine.
Toutes ces raisons font que le chanvre retrouve progressivement sa place dans l'économie, et pas seulement en Europe.