Les volets s'ouvrent sur le village de Rocquigny.....
Le promeneur découvrant Rocquigny pour la première fois sera sûrement étonné, pour un si petit village, par l'immensité de sa place.
Et il trouvera, curieux paradoxe, l'église fortifiée enserrée dans les habitations comme pour se protéger des envahisseurs...
Rocquigny, pour fuir les loups, tu aurais dû t'envoler vers des cieux lointains, -vous comprendrez plus loin pourquoi- mais les « briques » t'ont manqué, ton meunier dans le vent s'est
endormi, et a oublié de remettre de l'eau mal acquise à son moulin...Pourtant Saint Christophe veillait...
Comme beaucoup de villages Rocquigny a eu deux moulins, l'un à vent au Mont des Louviers, l'autre à eau, au Champ Gaillard, alimenté par la Malacquise. Ce dernier a été transformé de moulin à
farine, en scierie hydraulique puis mécanique, largement endommagé par les allemands pendant la 1ère Guerre Mondiale. Cette scierie a été une des deux activités industrielles du bourg, une
vingtaine d'ouvriers y ont travaillé, l'autre étant la briqueterie jusqu'en 1936.
L'économie tournait essentiellement autour de l'agriculture.
Rocquigny est commune associée avec La Hardoye, Mainbresson, Mainbressy depuis 1973.
De nombreux hameaux entourent le village. En voici la liste en 1904, certains ne sont plus qu'un vague souvenir.
(les chiffres donnés à la suite des noms sont ceux de la population en 1904) :
Beauregard (9), Biskra (5), La Blaisotterie (63), La Blanche Gelée (9), Cense Brûlée (4), Champ Gaillard (21), La Cour du Jourdain (18), Les Duizettes (48), Gérigny (3), Guinguette (4), Les Hauts
Sarts (39), Mal-Bâtie (4), Marchotterie (5), Moulin (4), Prieuré (8), Rit-des-Loups (9), La Rozière (25), La Rue Gibourdelle (96), Sous les Faux (74), La Verrerie (75).
Le Rit des Leups et le Mont des Louviers rappellent la présence des loups relatée par Meyrac dans « La Louve de Rocquigny », et des témoignages des années 1850 en confirment l'existence.
La Verrerie tirerait son nom de la création d'une des premières verreries ardennaises par les moines vers 1300 (d'après « Le Guide des Ardennes » de Yanny Hureaux).
D'après « Dauzat et Rostaing » Rocquigny viendrait du germain ROCCO, nom d'homme avec le suffixe latin in-iacum =appartenance, domaine..., d'où domaine de Rocco = Rocco-in-iacum : Roc in iacum. On trouve Roquenies (1248)