Elle sera aussi au tournant du siècle. Mais, rien à voir avec La Belle Epoque et les jolies fioritures des maisons de la reconstruction !
Nostalgie d’une campagne préservée… rêvons à de jolis chemins conduisant à des pâtures bordées de haies, écoutons les oiseaux y chanter, respirons le bon air de la campagne !
Déjà en 1982, Mme Héber-Suffrin s’inquiétait de la transformation du bocage et de la disparition des haies.
En effet, « parcourues comme les artères d’une grande ville, les haies sont le trait d’union entre les forêts, les prairies et les mares. Le long de ces boulevards très fréquentés par hérissons, goupils et grenouilles, de nouveaux immeubles fleurissent chaque année. Aubépines, églantiers, troènes, viornes, noisetiers : l’urbanisation verte ne s’arrête jamais et donne à la haie une variété architecturale où s’épanouissent de nombreux locataires. Le bonheur absolu pour la biodiversité ! » (Extrait de la présentation du film La haie à tous les étages - La Salamandre avril-mai 2017)
Gardons les pieds sur terre ! Nous sommes à un autre tournant du siècle qui apporte une métamorphose paysagère avec, en bruit de fond, celui des véhicules circulant sur l’autoroute. L’intensification des cultures, d’immenses terres monotones, une absence de diversité au bord des chemins, l’arrachage des haies, les vestiges de vergers sont les témoins de l’actuel tournant du siècle agricole.
Si nourrir est à ce prix, il n’y aura bientôt plus personne pour en profiter… Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants (Saint-Exupéry, d’après un proverbe africain).
Heureusement que le ruisseau de Saulces avec ses rives boisées est là pour assurer un corridor écologique. Ce n’est qu’en arrivant à proximité des villages que l’on retrouve un peu de diversité et que l’on peut entendre le chant des oiseaux.
Lors de cette balade, nous apercevrons le prieuré de Novy-Chevrières (17ème siècle), vestige d’une abbaye bénédictine, puis nous traverserons Vauzelles.
Le village de Faux, légèrement surélevé…
…et celui d’Auboncourt-Vauzelles,
niché dans un creux.
Lavoir à impluvium,
récemment restauré,
à l’entrée d’Auboncourt-Vauzelles.
Peu avant d’arriver à Auboncourt-Vauzelles, nous verrons une tour de pierres et briques située à un point culminant tout le secteur.
Il s’agit d’un monument allemand élevé en 1915 pour commémorer l’héroïsme des soldats allemands qui ont combattu à proximité de ce lieu en août 1914. 300 soldats allemands et français ont longtemps reposé côte à côte dans le cimetière provisoire proche de cet édifice.
La tige métallique au sommet de ce monument supportait à l'origine une sculpture en pierre de l'aigle impérial. Au retour de la guerre, des poilus locaux ont escaladé l'édifice, et, à coups de marteaux, ont pulvérisé l'aigle.
Trois symboles forts pour les Allemands sont gravés dans la pierre : la croix de fer, la feuille de chêne et celle de lierre.
La croix de fer est une décoration militaire créée en 1813 par Frédéric-Guillaume II de Prusse lors des guerres napoléoniennes. Etaient alors gravées, en son centre, des feuilles de chêne. Pour les guerres de 1870 et de 1914, ce symbole n’y apparaît plus. Mais en 1940, la feuille de chêne fait à nouveau partie de cette décoration.
La feuille de chêne : le maréchal Von Hindenburg, en 1914, disait du chêne qu’il est l’arbre allemand, noueux, aux racines solides, symbole de la force individuelle et commune. Le chêne est l’arbre de Thor, le puissant dieu nordique du tonnerre, et quand on sait combien ce tonnerre a été fort pendant les combats de 14/18…
La feuille de lierre : le lierre symbolise la ténacité, la fidélité, il est le lien entre le monde des vivants et des morts.