Un fait de résistance en janvier 1944

La rampe de Faux, lieu d'évasion de déportés en route pour Buchenwald

Deux raisons :

 

-         il existe un important réseau de résistants à proximité parmi les cheminots d’Amagne-Lucquy 

 

-         la voie ferrée, en direction de Charleville, présente 3 km de pente ascendante, entre le pont de Faux et le pont de Monclin. Les trains ralentissent jusqu’à 30 km/h.

 

Dans la nuit du 4 au 5 janvier 1944, un convoi de Juifs comprenant des internés du camp de travail forcé des Mazures, des Juifs ardennais raflés et des Juifs de la région parisienne travaillant pour la WOL, fait halte en gare d’Amagne-Lucquy. Des cheminots coupent des fils qui bloquent des portes des wagons de l’extérieur. Ils font passer aux déportés le message : Juste après votre départ, il y aura une longue pente : c’est l’endroit idéal pour s’évader. Dix déportés sautent. Ils sont pris en charge par la Résistance, qui les achemine, en train, vers Paris.

 

Le 17 janvier 1944, à 17h30, la nuit tombe. Un convoi, transportant 2000 déportés en wagons scellés, s’achemine vers Buchenwald via Charleville. Une douzaine réussit à s’évader au niveau de la rampe de Faux mais 3 sont tués, fauchés par les balles allemandes. Alertés, les gardiens font immobiliser le convoi, allument de puissants projecteurs et mitraillent à l’aveugle, dans la nuit. Les évadés trouvent refuge auprès d’habitants : M. Monceau, garde-voies, le maire de Faux, M. Cuif, cultivateur à Lucquy, l’hôtelier de l’Hôtel de la Gare à Lucquy, M. Rouvenach, garde-barrière à Amagne.

Source : Philippe Lecler, Les Cahiers du Moulin, 2009